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Le blog de Juliette 2014

21 novembre - Yallah!

23h30... Les bagages sont prets. Marius et Félix dorment un peu, le taxi arrive dans moins d'une heure... Yallah, on est partis pour à nouveau 12h pas très marrantes. On est contents, tristes, émus, fatigués, impatients, heureux. A bientôt inch'allah!

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17 novembre - contrastes

Samedi, nous étions invités a déjeuner dans la famille de l'un de mes étudiants. Immersion, quartier un peu éloigné, rues adjacentes non goudronnées, maison familiale pleine d'enfants - certains se mettant à pleurer à la vue des blondinets, ils n'en avaient jamais vu, d'autres ravis de nous voir arriver avec l'accessoire dont on ne se sépare jamais: des balles!, pleine de frères, soeurs, tantes et cousins de tous âges. Tieboudiène (un peu trop épicé au gout des-dits blondinets non habitués) assis par terre, face a un écran géant diffusant des dessins animés japonais ou un match OM-PSG... On quitte nos hôtes un peu vite, avant même que l'attaya (thé sénégalais) soi servi malheureusement, car nous sommes attendus dans une autre ambiance: l'anniversaire d'un copain de classe de Félix. Magnifique villa de Ngor, trampoline, super-héros, champomy. Discussions sur les louveteaux, le club de rugby, et analyse comparative de l'expatriation dans différents pays d'Afrique. On s'adapte, les enfants s'éclatent, maman découvre et noue des connaissances. Une journée tout en contrastes, à l'image de Dakar: 

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14 novembre - en profiter en profiter en profiter!

 Avec beaucoup de retard, un petit rapport du week end dernier: Dimanche sur la petite corniche des almadies, observation de poissons, cours de jumbé des copains. Une petite photo de nous 3, on n'en a pas beaucoup (non non, on ne se deplace pas tous les 3 en scooter!)
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La veille, on était retourné à Gorée, avec comme excuse de visiter le musée historique (qui vaut vraiment la peine d'ailleurs, intéressante vue d'ensemble de l'histoire du Sénégal). 141108_goree2.jpg

Depuis, je vous cache pas que.. on court... ou du moins, je cours. Pour changer. Le compte à rebours est lancé au labo pour avancer au maximum avec les étudiants avant de repartir sur une saison de skype, quoiqu'on en veuille moins productive. Et à la maison aussi: retourner au marché artisanal pour acheter quelques petits souvenirs, filer chez le tailleurs pour les housses de couette et les chemises, trouver des verres pour remplacer les 3 ou 4 que Marius a cassé dans l'appartement, profiter une dernière fois du trampoline, de la piscine du club olympique, emprunter une dernière série de BD (pour Félix), livre (pour Marius) et film (pour Juliette) à l'institut français. Last but not least, se préparer psychologiquement au petit choc thermique et social qui nous attend... Enfin, on est déjà à nouveau vendredi soir, profitons déjà du dernier week end. Il est chargé, on vous racontera!

3 novembre - Tamkharit

Il s'agit de la fête musulmane plus communément appelée "Achoura". Sa significativité a l'air variable selon les régions et selon les courants de l'Islam. Pour les chiites, c'est la commémoration du massacre d'un petit fils du prophète. C'est donc un jour de deuil qui peut être synonyme de flagellation ou de jeûne. Pour les sunnites et autres courants, majoritaires au Sénégal, ce jour qui correspond au 10e jour du calendrier musulman est beaucoup plus festif. Au Sénégal, on confectionne un couscous de mil accompagné de 2, 3 ou 4 sortes de viande différentes, + légumes, sauce aux oignons, etc. On doit être rassasié ce soir là, sous peine de ne pas manger à sa faim au cours de l'année à venir. La légende dit qu'un ange vient sous-peser les enfants dans leur lit au cours de la nuit, et les emporte si ils ne sont pas suffisamment lourds. Croyez le ou pas, à entendre cette histoire, Félix en a repris 3 cuillerées! Le repas est suivi d'une sorte de carnaval, au cours duquel on se maquille de khôl (nous, on a mis du talc!), les hommes se déguisent en filles et les filles en garçons, et on défile dans les rues avec des tam-tams. Je vous laisse juger...

141103_tamkharitcouscous.jpgcouscous - avant, pendant, après

 

141103_tamkharitkhol.jpgprêts pour le défilé (les déguisements n'ont pas eu beaucoup de succès...)

 

 

 

 

31 octobre - changement de temps

Au début, c'est assez subtile.

Une 3e douche avant de me coucher? hum, ça ne me semble pas aussi indispensable qu'au début... Me suis-je juste habituée?

Accélérer le pas pour ne pas trop faire attendre le taxi au bout de la rue? Tiens, je ne suis pas en nage...?

Un coup d'oeil dehors vers 21h: Tiens, le gardien de la clinique voisine a mis un bonnet de laine...

Ne pas envisager de bouquiner en manches courtes à la tombée de la nuit, pour cause d'attaque de moustiques: tiens, ça fait plusieurs jours qu'on ne s'est pas badigeonné d'anti-moustiques...

Se glisser sous un drap pour dormir.. Tiens, pourquoi pas, ça fait du bien...

Et puis, à l'heure du déjeuner, ça devient net: ce petit courant d'air, un peu frais; les arbres qui oscillent; cette impression de ne plus être écrasé par la chaleur, mais de pouvoir profiter de la petite terrasse ombragée... Toutes ces sensations n'étaient pas là il y a quelques jours! ça ne vient pas que de moi, oui,  c'est bien ça, le temps change! On entre dans la saison froide vous diraient les Sénégalais. Je pense à vous, pauvres européens, et me contente de vous annoncer que l'Alisé arrive! 

25 octobre - boulot, boulot!

Cette semaine, les choses se sont un peu intensifiées pour moi au boulot. Eh non, on n'est pas là QUE pour des vacances familiales... Alors je vous raconte un peu parce que je sais qu'il y en a plusieurs qui nous lisent et se demandent bien ce que je fabrique ici...

Je collabore donc avec le "laboratoire de physique de l'atmosphère Siméon Fongang", devenu récemment (4-5 ans) "laboratoire de physique de l'atmosphère et de l'océan Siméon Fongang" (LPAOSF). Ca tombe bien, je suis océanographe! Ce laboratoire a été fondé en 1986 au sein de l'Ecole Supérieure Polytechnique, elle-même hébergée à l'université Cheikh Anta Diop. Le labo a une histoire ancienne et fournie en recherches sur la physique de l'atmosphère, notamment sur la climatologie tropicale et le phénomène de mousson, mais aussi la formation des cyclones, le transport de poussières sahariennes, les phénomènes de pluies hivernales, etc. La thématique "océan" est nouvelle au labo, mais pas au Sénégal. Le centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) est au moins aussi ancien. Il est surtout spécialisé sur la thématique halieutique (les poissons). Les eaux sénégalaises sont en effet très poissonneuses, et le poisson est un des aliments de base ici.  Au labo, on a une approche un peu plus amont, on s'intéresse à la dynamique de l'océan et de la biogéochimie marine, surtout pour comprendre 1. la circulation au large du Sénégal, sa dynamique, son lien avec les poissons, sa variabilité, et sa sensibilité au changement climatique, et 2. le rôle de l'océan dans le climat sénégalais, notamment pour la mousson. Comme c'est assez nouveau, il n'y a pas vraiment de chercheurs seniors pour encadrer les jeunes qui sortent du master et qui se lancent dans des thèses d'océanographie. C'est là qu'il faut du soutien, si cette thématique veut émerger. Le LPAOSF et le CRODT collaborent chacun en outre depuis longtemps avec l'ex-orstom devenu "Institut de Recherches pour le Développement, organisme français de recherches donc les activités son centres sur l'homme et son environnement dans les pays du Sud - et qui accessoirement m'emploie!) . La collaboration se fait à tous les niveaux: mesures de terrain, formation, encadrement scientifique (ps: ce blabla n'engage que moi, c'est ma vision subjective des choses.).

Moi, je fais de la formation (des cours de master) (sauf cette année parce que les cours étaient déjà finis a mon arrivée, on commence les stages) et de l'encadrement/collaboration scientifique. J'encadre notamment un étudiant en thèse depuis 3 ans (avec 2 autres chercheurs français). On se voit 1 à 2 semaines/an, au Sénégal ou en France. Et on se skype toutes les semaines. C'est pas évident, mais ça marche. Il arrive là en fin de thèse et l'objectif de mon séjour est de soumettre un article scientifique sur son travail. Je collabore aussi avec un chercheur post-doctorant (il a fini sa thèse et enchaine les CDD en attendant qu'un poste se libère, ou s'ouvre dans les nouvelles fac du pays). On avait commencé une étude lors de mon dernier long séjour (en 2011!) et on essaie aussi de la finir. Enfin, j'ai proposé d'encadrer cette année un stage de master. Les étudiants viennent de choisir leur sujet. Une étudiante commence donc avec moi, et on a 1 mois pour mettre la collaboration en place. après, ça sera skype... Elle le sait, donc elle met les bouchées doubles pour "m'utiliser" au maximum.  Ca fait donc 3 sujets, dont 2 en plus de ce que je fais d'habitude, dans lesquels je me plonge a 100%, en interagissant avec les jeunes, en essayant de les aider à avancer, tout en faisant de la bonne science, eux mêmes essayant au maximum de tirer profit de moi. Le soir, je suis un peu lessivée. J'arrête la pour aujourd'hui. La suite (que deviennent-ils après leur thèse? Combien sont payés les enseignants-chercheurs, quelle est leur charge d'enseignement, qui est le directeur du labo actuellement? Combien y a t il d'étudiants à l'université?...), ça sera pour une discussion au coin du feu (il parait que l'hiver est arrivé en Europe) et/ou autour d'une bière à l'occasion! Quelques photos du labo. C'est vide, j'ai pris ça le jour de la tabaski.

L'entrée (et la coursive ombragée très agréable pour le café ou les discussions informelles), la salle de réunion, mon "bureau".

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la salle des stagiaires, les étagères de bibliothèque et d'archives, le "secretariat" (salle d'imprimantes et de fax)

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16 octobre - Un d'retrouvé.. deux de partis!

Et oui, ça a été rapide, mais notre géométrie familiale a beaucoup évolué ces derniers jours. La semaine dernière, on a surtout accueilli Guillaume! O joie! quelle excitation! Papa, regarde, j'te montre! papa, tu sais quoi?! Papa, je vais te raconter...! papa, tu nous emmènes...! papa papa papa. Mais en attendant, papa a surtout chaud! Allez, je me permets une p'tite moquerie, en repensant a Guillaume en nage qui parcourt l'appartement dans tous les sens pour tenter de créer un vague courant d'air grâce à une configuration inédite de fenêtre ouverte à l'étage, ventilateur subtilement orienté vers la cour dans la chambre des enfants, fenêtre du salon grande ouvert, non finalement fermée, ah non, plutôt entr'ouverte. Bref. Guillaume, arrête de t'agiter, tu auras moins chaud!

Après 24h d'acclimatation, Guillaume transpire un peu mois, et la petite vie s'organise:

Ballades, boulot, repas à 5, piscine et défis sportifs,

Bains de mer malgré la phobie du soleil d'un Guillaume effectivement bien blanc,

Gorée toujours aussi belle. Guillaume toujours aussi gentil avec les artistes, sculpteurs plus ou moins authentiques, et autres vendeurs de pacotille. Difficile de résister aux invitations "pour le plaisir des yeux". On quitte donc l'île comme tous les touristes, poursuivis de "eh monsieur, tu m'avais promis de passer voir ma boutique", "allez patron, 3000 les 2, c'est juste pour toi, je gagne rien dessus" "Une petite maracas pour faire plaisir aux enfants. Et pour que je puisse envoyer les miens à l'école",

Une touchante rencontre avec Augustine la boutiquière de la cité Biagui à Yoff en recherchant la maison du sculpteur Ousmane Sow (et tout en sachant qu'elle serait inaccessible...),

Un match de foot Sénégal-Tunisie à la télé, regardé entre hommes et avec l'équipement de supporter,

Retrouvailles chaleureuses enfin avec quelques copains, en famille ou juste entre "grands", brochettes de mouton et jus de mangue, ou salade de quinoa et gâteau au chocolat. 

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On a essayé d'en profiter, mais voilà, la semaine est déjà passée! C'est court une semaine! "Papa" repart!

Basile aussi, dans son sillage. Plutôt content dit-il, d'avoir son père pour lui seul, de retrouver sa petite vie biennoise, de recevoir la visite de ses grands parents quand guillaume devra s'absenter. Mais très heureux et satisfait de son expérience ici je pense. En tous cas, nous les parents sommes très contents d'avoir pu vivre ces moments avec lui/avec eux, et regrettons presque d'avoir planifié son retour si tôt (surtout moi ce soir, snif snif). Anna, Sidya, Paco le voisin herboriste, la maîtresse et les copains de classe: tous lui ont fait un au-revoir ému. Ce n'est qu'un au-revoir...?

Je ne vous cache pas que le plus soulagé de le voir s'éloigner un peu est peut être Félix, qui récupère une maman pour lui seul ou presque et l'occasion de se démarquer un peu, construire sa propre histoire sénégalaise. Donc nous voilà repartis sur une configuration encore nouvelle. Dont je me réjouis aussi: voir mon Félix prendre du galon, pouvoir être plus attentive à ses découvertes et ses réflexions, avoir un peu plus de temps pour lui, Marius, et pour moi aussi..! A nos 3 d'en profiter maintenant!

 

5 octobre - les femmes

La tabaski, moi, m'a inspiré un petit sujet sur les femmes. Sujet classique s'il en est dans ces grandes familles africaines, mais sujet toujours passionnant. Quand on arrive a 13h, les hommes ont fait leur boulot. Ils ont payé le mouton et les bouboux, ils ont saigné et dépecé le mouton. Les femmes entrent alors en scène, ou plutôt en cuisine. Elles ont leur coin, leur organisation, leurs cancans. ça prépare, ça épluche, ça balaie, ça pile, ça allaite, ça nettoie. Les hommes eux se reposent, se détendent, s'occupent des invités (nous en l'occurrence). D'habitude, cette situation est très inconfortable pour moi (femme) assignée à tenir compagnie aux hommes pendant que ça s'affaire tout autour de nous. Et ça fait marrer tout le monde quand on (les invités femmes) propose d'éplucher une pomme de terre. Comme si on le faisait pas chez nous... Ce dimanche, la donne était un peu modifiée grâce aux enfants: je n'étais plus juste l'invitée blanche, mais la mère de famille avec ses enfants, et tout ce que ça implique. Pour une fois, j'ai aimé être dans ce rôle. Ca m'a donné (dans une certaine mesure) le droit d'accéder aux cuisines en toute simplicité, d'aide à plier le linge, de participer à l'organisation du repas, de porter le bébé 5 minutes pour rendre service, pas juste pour amuser la galerie. Une posture un peu différente donc. Pour en revenir aux femmes, c'est aussi beaucoup d'humour et de moqueries, quand on mange entre nous et que les hommes sont loin. Beaucoup de tendresse pour les enfants, même si parfois ça gueule. Du déjà vu en somme... Un grand sens pratique, de la vigilance, de l'entre-aide. C'est enfin une grande coquetterie quand arrive la fin de la journée et qu'il s'agit d'aller saluer les voisins. Ces femmes qui étaient toute la journée vêtues d'un bout de tissu ou d'un vieux t-shirt publicitaire sans forme ni couleur s'enferment dans un réduit minuscule qui sert de chambre à 4 personnes, et ressortent pimpantes et étincelantes, coiffées et drapées, inimitables et fières.

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Voilà donc mes quelques impressions, banales mais toujours d'actualité. Le reste, les garçons vous ont raconté. J'ai bien entendu que la "fête" continuait pendant une bonne partie de la nuit dans la rue, notamment avec pétard et jeux d'enfants. Mais mes mousquetaires avaient rendu les armes depuis bien longtemps, abattus par la chaleur, l'attente, les jeux et les litres de jus de fruit avalés. 48h plus tard, la vie reprend doucement à Dakar. Le chauffeur de taxi Mr Camra vient de me confirmer qu'il était rentré de l'intérieur du pays. De même pour mon étudiant Ibrahima. C'est reparti

Et comme on n’arrête pas le progrès, voici un petit extrait de l'ambiance en sons et lumière:

1er octobre - la routine

Voila quelques jours que l'on n'a plus donné de nouvelles. Ce n'est pas qu'on n'a rien à raconter! Les découvertes s'accumulent, les garçons se passionnent pour les reportages photos. Attendez vous a de beaux articles dans les prochains jours. Mais en attendant, 2 raisons à notre silence.

Tout d'abord, on n'a plus internet à la maison depuis 48h. Pourquoi? Mystère. Problème d'abonnement, de câble, de modem. Je mène l'enquête, ça prend du temps, localiser le modem, joindre les bonnes personnes. D'autant qu'un évènement important se prépare: dimanche, c'est l'Aïd Al-Kabïr, qu'on appelle ici Tabaski. C'est la fête du mouton. C'est une fête traditionnelle très importante (ils la comparent à notre Noël), qui engendre pas mal de dépenses (chaque homme de la famille doit acheter un mouton qui sera tué en sacrifice). Alors les gens sont peu disponibles, concentrés, fébriles. On vous en dira plus sur la fête dimanche! D'ici là, je vais essayer de résoudre ce problème de réseau. La routine... Au labo aussi le réseau est coupé, on utilise le wifi du labo d'à coté, mais c'est lent. Le pauvre étudiant en charge du réseau au labo passe ses journées au téléphone avec orange (ah oui, on n'utilise pas le réseau de l'université, car il est encore plus instable parait-il! Le labo a donc son propre modem, qu'il loue directement à orange, comme un privé). La routine...

La deuxième raison: on est débordé, on n'a pas le temps! Et bien oui, la routine, c'est aussi rentrer de l'école, gouter, se détendre un peu, faire les devoirs (dictée, page de lecture, anglais), empêcher Marius de gribouiller sur les cahiers, tout en lui accordant du temps, se raconter un peu la journée, se disputer un peu, préparer le diner, soigner les petits bobos qui s'infectent vite, faire un skype avec Guillaume (quand il y a du réseau et qu'il n'est pas dans un avion), et se coucher tôt, car les nuits ne sont pas très bonnes (chaleur et moustiques), et l'école commence tôt.

Ce petit article pour vous dire donc que notre petite routine est bien en place, tout le monde se porte bien et semble content de son sort. De mon coté, au labo, les choses se sont bien mises en place. J'ai bien commencé à travailler avec les 2 jeunes que je suis régulièrement depuis 3 ans. C'est quand même agréable et plus efficace de travailler en direct plutôt que par skype. Après la fête, il faudra mettre en place le nouveau projet que je voudrais commencer avec un nouvel étudiant. D'ici là, le labo va tourner au ralenti pendant quelques jours et je peux me concentrer sur mes interactions avec Paris et Bern. La routine je vous dis!.

27-28 septembre - un week end sous le signe de la baignade.

Il fait vraiment chaud (30-31°C), et assez humide, bien qu'on n'ait pas eu de pluie depuis notre arrivée. L'eau est aussi très chaude (26-27°C!). Ce week end a donc été largement dédié à la baignade. On a pourtant bien essayé de commencer par du culturel - musée de l'IFAN samedi matin

- c'est fermé

- ah bon? mais pourquoi?

- le gars l'est pas venu

- il est pourtant bien indiqué que vous ouvrez à 9h, il est 10h?!

- y a pas de problem', il faut attendre la quelques minutes, il va venir!

Bon, je ne sentais pas mes troupes motivées au point de s'asseoir gentiment et attendre les quelques minutes sénégalaises qu'on nous promettait (qui peuvent, d'expérience, s'étendre jusqu'au lendemain si le "gars" a finalement décidé d'aller rendre visite à son oncle...), on a donc trouvé une porte ouverte par derrière et fait une visite éclaire.. On est ensuite allé s'inscrire à la bibliothèque de l'institut français. Petite déception: on a droit a 1 livre chacun, quand a Bienne on peut en prendre 10! Il va falloir qu'on y retourne souvent! Néanmoins, sur place, outre des contes africains, un festival du film d'animation nous proposait un dessin animé sur l'hiver russe! Qu'à cela ne tienne, malgré la chaleur, on a regardé cette histoire d'un village enneigé...

Sur le reste du week end, donc, on a ensuite visité au total 4 ou 5 plages différentes de Dakar, sable, vagues, rochers, oursins, sacs plastiques, pirogues... Avec une autre famille ou des copains de maman, bref, il y en a eu pour tous les gouts! Ce soir, on a tous de belles couleurs (un peu trop?), et personne ne s'est fait prier pour aller dormir!

 

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26 septembre - l'impression d'une mission presque accomplie...

Vendredi soir. Première petite semaine. On est là, on est bien,

On a une nounou Anna très sympa, avec qui Marius se sent déjà bien, qui accepte notre bazar, notre bruit et notre organisation parfois scabreuse,

On a un chouette appartement que chacun commence a s'approprier, dans un quartier qui ne manque de rien: taxis, petite vendeuse de légumes, voisins qui s'amusent avec un œil bienveillant de nous voir entrer et sortir dans différentes configurations, petite boutique ouverte jusqu'à minuit, qui vend du concentré de tomates, des cubes Maggi, du lait en poudre, des œufs, des biscuits et des stylos rouges que maman a oublié de mettre dans la trousse de l'école, 

On a une petite école sympa et accueillante, en tous cas qui a su séduire les deux gars dès le premier jour, et ça, c'était le plus grand challenge. Petit moment de fébrilité mêlé d'excitation ce matin: l'uniforme, le cartable, le taxi, l'arrivée dans l'école, l'attente de la sonnerie. Basile jouait déjà à chat glacé avec quelques copains de sa classe repérés la veille. Félix observait, se demandait qui était le fameux Gabriel à coté de qui il était censé s'asseoir, en remarquant que l'uniforme, c'est bien, mais ça rend les sénégalais encore plus difficile a reconnaitre! Puis le moment fatidique, les maîtres et maîtresses qui arrivent, "tu peux y aller maman". Déjà? J'étais émue comme un jour de rentrée en petite section devant le courage de mes gars qui ont respiré un grand coup, et j'ai fait semblant d'aller bosser sans y penser. A 15h,  Anna, Marius et moi avons vu apparaitre des enfants souriants et confiants, pressés de montrer tous leurs cahiers, de raconter et de faire leurs devoirs. Ouf! (merci et bravo aux instits)

Avec tout ça, oui, ce soir, j'ai l'impression d'avoir accompli une partie de ma mission d'installation, et c'est à mon tour de relâcher un peu de pression. Me reste plus qu'à accomplir ma mission... au labo...! Mais d'abord, un bon week-end pour se remettre, je vous raconterai plus tard. 

A bientôt!

Juliette

24 septembre - fin de la 1ère journée

Salut à tous.

Ouf, tout le monde dort (sauf moi), et a survécu (plutôt bien) au voyage et à la première journée.

Le voyage - cf ce qu'en raconte les gars. J'appréhendais pas mal j'avoue, à cause de l'escale supplémentaire, l'heure tardive, et tout et tout. Finalement, les garçons ont été vraiment supers, mais Royal Air Maroc nous a fait un mauvais coup, en nous mettant d'office sur l'avion suivant a Casablanca, alors qu'on avait la bonne carte d'embarquement, qu'on était prêts à monter à bord. Soi disant un changement d'appareil... On n'était pas les seuls dans ce cas, mais ça nous a donné un petit coup au moral... Au final, le temps de faire les visas, passer la douane, négocier le taxi etc, on était au lit a 6h du mat (heure française, 4h heure locale)...  Encore une fois, merci mille fois à notre copain Sidya, qui était à l'aéroport malgré l'heure indécente, avec les clés de "chez nous", des mangues, de l'eau fraiche, et de quoi petit-déjeuner dans le frigo. Royal!

L'appartement est plutôt chouette, bien situé, propre, grand, équipé. Et plutôt chaleureux: on a fait la connaissance de Clémence, qui travaille ici depuis 27 ans,  vu grandir les enfants de la famille propriétaire, et est prête a tout pour nous aider. Et du voisin, qui sert de gardien en échange d'un peu d'ombre... Bref, on s'y sent bien. Seul hic: la chambre des enfants est seuls a l'étage, en haut d'un escalier assez fermé. Donc pour le moment, tout le monde dort dans mon lit!

Malgré la fatigue, la journée a été plutôt efficace: quelques courses, visite du quartier, on a aussi rencontré Anna, qui s'occupera de Marius et ira chercher les grands à l'école. Et surtout surtout surtout: je crois qu'on a neutralisé en partie l'angoisse de tout ce petit monde. Vu le niveau sonore, les rires et les bêtises ce soir au coucher, je crois que chacun des gars se sentait plutôt bien.

Je vais les rejoindre! A bientôt!



05/11/2014
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